Prière pour demander à Dieu la rémission des péchés – François Murat
Je suis convaincu d’avoir été un enfant prodigue, un ingrat, un mondain, et un homme sensuel, plein d’orgueil et de vanité, sans zèle, et sans dévotion. Je me suis longtemps flatté dans mes vices. Mais enfin après avoir bien sondé ma conscience, j’ai reconnu le misérable état où je confesse ingénument, ô mon Père, que j’ai péché contre toi, et que je ne suis pas digne d’être appelé ton enfant. De quel côté que je tourne, je ne vois que des péchés, ma vie en est toute noircie, et quelques terribles qu’aient été les châtiments dont tu m’as souvent visité, je les ai bien mérités, et tu seras toujours trouvé juste en tout ce que tu fais.
Mais pourquoi ferais-tu paraitre ta gloire à poursuivre un peu de poussière que le vent emporte. Fais plutôt éclater ta grande miséricorde dans le pardon des mes iniquités, que ta justice en me perdant. Si tu me traites avec cette grande bénignité, les pécheurs qui verront en moi l’effet de tes bontés, auront dans cet exemple une nouvelle matière d’espérer en toi, et viendront en foule se prosterner à tes pieds pour recevoir une semblable grâce, et pour s’écrier avec moi : l’Éternel est miséricordieux et compatissant.
Il ne garde pas toujours sa colère. Ses compassions sont sans nombre. Nous prendrons tous un plaisir extrême à raconter que le Seigneur est bon et que sa gratuité (grâce) demeure éternellement, que l’Éternel est près de tous ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent en vérité, qu’il accomplit le souhait de ceux qui le craignent, et qu’il exauce leur cri et les délivre, que l’Éternel est bon envers tous, et que ses compassions sont par-dessus toutes ses œuvres.
Viens donc, ô Dieu miséricordieux et compatissant. Approche-toi de ma pauvre âme dans son adversité. Retire-la de ces gouffres profonds, de peur qu’elle ne soit abimée dans le désespoir. Console-moi puissamment par ton Saint-Esprit, et fais-moi entendre dans le fond de mon cœur cette douce voix : mon Fils, tes péchés te sont pardonnés, va en en paix.
Ce sont-là, ô Dieu, les grâces que je te demande aujourd’hui par le mérite infini des souffrances, et de la mort de ton Fils bien-aimé, qui nous a commandé de te prier ainsi, Notre Père, etc.
François Murat
Nouveau trésor de prières propres en tout temps, et surtout en celui de l'affliction de l'Église.