Sur ce que dit Paul : Christ notre Pâque a été sacrifié pour nous - Bénédict Pictet (prière)
Autrefois, mon Seigneur et mon Dieu ! tu avais ordonné à ton peuple de célébrer la Pâque avec des pains sans levain, des herbes amères, les reins ceints, et le bâton à la main. Tu n’exiges plus aujourd’hui rien de semblable de ton nouveau peuple ; mais tu nous demandes la vérité de ce qui était figuré par ces anciennes cérémonies.
Ton Christ, comme notre Agneau, ayant été immolé, non seulement tu nous exhortes de faire aspersion de son sang sur nos âmes par une véritable foi ; mais encore tu nous déclares par ton apôtre, que nous ne saurions avoir part à ce divin agneau, si nous ne nettoyons le vieux levain qui est en nous ; si nous ne nous purifions de toute souillure de corps et d’esprit ; si prenant en nos mains le flambeau de la loi nous n’examinons avec soin nos consciences et les plus secrètes cachettes de nos âmes, pour en ôter tout ce que nous y trouverons de ce levain que tu détestes, les restes de l’avarice, de l’ambition, de la luxure, de la superstition, de l’envie, pour le consumer, en sorte qu’il n’en reste plus aucune trace.
Seigneur ! j’entends la voix de ton apôtre qui me l’ordonne, mais je ne saurais exécuter ce saint commandement, si tu ne m’en donnes la force, et si par ton Esprit tu ne viens toi-même me délivrer de ce maudit levain et produire en mon coeur ces divines vertus que tu nous prescrits, la sainteté, la pureté, la chasteté, la sincérité, la douceur et la vérité.
Viens donc, ô mon Dieu ! agis en moi par ton Esprit, afin que je puisse célébrer la fête d’une manière qui te soit agréable. Fais que je mange ton Agneau avec les herbes amères d’une vraie repentance, en me considérant comme un voyageur qui doit quitter le monde, et qui aspire à la patrie céleste, afin qu’après avoir passé quelques temps dans ce désert, je sois introduit dans ta Canaan.
Amen.
Bénédict Pictet
Prières pour les jours de sainte cène, de Noël, de Pâques, de Pentecôte et de septembre, et pour les jours de jeûne.