L'emploi du temps et la maladie - Adolphe Monod (méditation)
Il faut que nous soyons pénétrés de cette pensée que nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes, et que notre temps ne nous appartient pas plus que le reste. Notre temps est à Dieu, et c’est par conséquent en Dieu que nous devons chercher toujours ce que nous avons à faire pour remplir le temps qu’il nous donne, et répondre aux occasions qu’il nous présente.
Je vous assure que la maladie donne là-dessus des leçons bien précieuses, je veux dire sur ce que nous appartenons non pas à nous-mêmes, mais à Dieu. Notre cœur est naturellement porté, et c’est là la racine même du péché, à se constituer soi-même le centre et le but de la vie.
Mais quand on est malade, quand on souffre, comment pourrait-on trouver la consolation, si l’on cherche en soi-même le but de sa vie ? Le but de la vie est alors complètement manqué.
La maladie nous apprend qu’il faut chercher le but de la vie ailleurs ; que nous vivons, non pas pour être heureux sur la terre, mais que nous vivons pour glorifier Dieu, ce que nous pouvons faire dans la maladie comme dans la santé, et souvent mieux encore.
Apprenons donc de la maladie, de toutes les souffrances de la vie, et de toute la Parole de Dieu, que notre temps appartient à Dieu, et qu’il ne s’agit pour nous que de l’employer pour sa gloire.
Adolphe Monod
Les Adieux d'Adolphe Monod à ses amis et à l'Église