Du serpent d’airain - André Rivet (méditation)

Jean 5.14,15

Or comme Moïse éleva le serpent au désert, aussi faut-il que le fils de l’homme soit élevé. Afin que quiconque croira en lui ne périsse point, mais qu’il ait vie éternelle.

Si donc nous sommes exercés ici par des afflictions, travaillés de calamités publiques et particulières, souvenons-nous que nous avons un héritage ailleurs, qu’ici n’est pas notre repos.

Si autour de nous nous ne voyons que matière de deuil, qu’une triste image de la mort, regardons plus haut et souvenons-nous, que toutes choses tournent ensemble en bien à ceux qui aiment Christ.

Au milieu de la mort même, quand l’heure est venue en laquelle il nous faut quitter cette vie, si nous regardons cet ennemi avec horreur, souvenons-nous que c’est un serpent qui ne blesse plus, que c’est une figure seulement de celle qui avait le venin, et qui n’en a plus.

Si nous appréhendons la destruction de nos corps, si voyant les autres en poudre et cendre qui nous ont précédés la pensée qu’autant nous en pend, nous apporte quelque trouble, que l’espérance certaine de l’immortalité et de la vie éternelle nous relève, quand nous regarderons Christ non seulement élevé en croix, mais aussi enlevé au ciel, afin que quiconque croira en lui ne périsse point, mais ait la vie éternelle et disons hardiment avec l’apôtre :

Qui sera celui qui condamnera ? Christ est celui qui est mort, et qui plus est qui est ressuscité : lequel aussi est à la droite de Dieu, et qui fait même requête pour nous. Qui nous séparera de la dilection (l'amour) de Christ ? sera-ce oppression, ou angoisse, ou persécution, ou famine, ou nudité, ou péril, ou épée ? Ainsi en toutes ces choses  nous sommes plus que vainqueurs, par celui qui nous a aimés (Rm 8.33 et ss). Auquel soit gloire aux siècles des siècles. Amen.

André Rivet

XII méditations ou homélies de quelques mystères de notre rédemption et autres doctrines et exercices de piété. Extrait de la méditation V.