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L’avantage inestimable de naître chrétien - Pierre Roques (méditation et prière)



A Dieu ne plaise que je me glorifie, si ce n’est en la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par lequel le monde m’est crucifié, et moi au monde. Ga 6.14

Réflexions
 
I. Le chrétien peut-il porter envie à ce monde, favorisé de la bienveillance d’un puissant monarque ? La qualité auguste de serviteur de Christ, est mille fois plus glorieuse. Ce monarque, qui n’est que fragilité et que faiblesse, que peut-il donner ? Peut-il rendre heureux ceux qu’il affectionne ? Mais qui empêchera le Maître du chrétien, de donner un bonheur sans bornes à ceux qui le servent ? Jean-Baptiste, au-dessus des prophètes, est pourtant, en connaissance, en dessous du plus petit des chrétiens. Servir Christ, c’est régner. Vous êtes, dit Pierre aux chrétiens, Vous êtes un sacerdoce royal, et une nation sainte. Il nous sied mal de ramper dans la corruption des hommes affectionnés à la terre, pendant que la dignité de notre sort nous élève jusqu’au ciel.

II. Je suis chrétien, quelle gloire pour moi ? Je suis chrétien ; à combien de devoirs importants ne suis-je donc pas appelé ? Mon Sauveur règne dans les cieux ; mon coeur doit donc être dans ce lieu céleste, où se trouve mon trésor ; et je dois vivre comme un habitant du séjour de la Sainteté. Étant voyageur sur la terre, je ne dois point m’infecter des mauvaises maximes qui y sont approuvées. Habitant désigné du ciel, séjour de la Lumière et de la Sainteté, je dois éclairer et purifier mon âme ; s’il est vrai que j’aspire à la communion de celui en qui il n’y a point de ténèbres, et qui est le Saint par excellence. Étant né chrétien, je serai la plus heureuse ou la plus malheureuse de toutes les créatures. Si je sers fidèlement mon Sauveur, il me protègera ; si je le renie par mes oeuvres, il me destine sa colère.

III. Un chrétien peut-il assez bien connaître ce que Dieu a fait pour lui, et exprimer assez dignement sa reconnaissance ? Je me figure un esclave qu’un Prince élève à côté de son trône. Je me figure un sujet révolté que son Souverain associe à sa couronne. Tout cela est faible. Le chrétien, d’enfant du démon, d’héritier de la géhenne, devient l’enfant de Dieu et l’héritier du ciel. Tout ce que je peux penser de ce changement est en dessous de la réalité. Les seuls bienheureux en ont des idées justes. Notre reconnaissance ne sera donc parfaite que dans le ciel. N’estimons rien sur la terre autant que le bonheur à venir, et que la qualité de chrétien ; puisque nous ne voyons rien ici-bas qui lui soit comparable. Malheur à celui qui ne compte pas, pour tout, l’avantage d’appartenir à Christ ; et tout le reste pour rien !

IV. Associer la morale de Christ à la politique du siècle, c’est tenter d’unir la lumière et les ténèbres. Le chrétien ne cherche pas cet accord. Il renonce au monde, et à tout ce que le monde approuve. Il ne faut pas se contenter d’avoir de l’indifférence pour les maximes du monde ; il faut de l’aversion, et de l’horreur. Il faut regarder le monde, à notre égard, comme un cadavre, duquel la vue nous choque, et nous force à fuir. Dès que nous mourrons au monde, nous le connaissons tel qu’il est. Dès qu’on le connait, on le déteste, comme il le mérite. Point de chrétien qui ne soit mort au monde, et vivant à Dieu.

V. Le vrai chrétien n’est pas un personnage en idée ; il y en a eu ; il y en a encore. Il n’y a que la lâcheté, et mon peu de foi, qui m’empêchent de prouver aux mondains, par mon exemple, que le vrai chrétien n’est pas une chimère.

Prière 

Qu’on est malheureux, quand on est, ô mon Dieu ! sans ta connaissance, et sans ton amour ! Que l’état de celui, à qui tu te caches, et que tu laisses marcher suivant l’aveuglement de son cœur, est affreux ! Ô bonheur ! digne d’envie, de pouvoir approcher de ton trône ; d’entendre ta voix ; et de savoir que tu réserves des biens éternels à ceux qui te craignent.

Tu pouvais, ô souverain Arbitre de toutes choses ! me faire naître dans le premier état, et me rendre semblable à ceux, à qui tu ne parles que par la voix de tes créatures. Mais, par un effet de ton bon plaisir, tu m’as fait naitre chrétien ; tu m’as fait connaître ton Fils, tu m’as fait entendre tes ravissantes promesses.

Ô mon Dieu ! que je surpasse donc, en connaissance, en amour pour toi, et en sainteté, ceux que je surpasse en secours, et en faveurs gratuites reçues de ta main libérale ! Que ma justice l’emporte sur celle des scribes, et des pharisiens ! Tu me redemanderas à proportion de ce que tu m’as donné ; achève donc, ô mon Dieu ! ta bonne œuvre en moi ; fais que ta grâce opère avec moi, afin que je ne me rende pas un serviteur inutile, et indigne de t’appartenir.

Amen.

Pierre Roques

Le tableau de la conduite du chrétien qui s’occupe sérieusement du soin de son salut.





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