Sur la prière que fit Jésus-Christ dans le jardin des Oliviers - Bénédict Pictet (prière)

Mon Père ! s’il est possible que cette coupe passe arrière de moi, toutefois non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.

Qui sommes-nous, mon Seigneur et mon Dieu, et mon adorable Rédempteur ! que tu aies voulu boire cette coupe amère, dont nous devions être abreuvés, et souffrir ces tourments que nous méritions d’endurer, pour nous abreuver au fleuve de tes immortelles délices ? Que ta charité est immense ! Quoique ta nature humaine souhaita d’être dispensée de boire cette coupe, et que rien ne t’obligeât à souffrir pour nous, que ton amour, tu as bien voulu pourtant t’immoler pour de misérables pécheurs.

Ah ! mon Seigneur ! ton infinie charité paraît même dans la prière que tu fais pour être délivré de la mort que ta chair appréhende ; tu ne veux pas être exaucé dans ce que tu demandes pour toi-même, et tu le veux dans ce que tu demandes pour nous. Tu ne souhaites qu’imparfaitement la délivrance de tes peines ; mais tu veux absolument, et sans aucune condition, l’ouvrage de notre salut. Que te rendrai-je pour cette coupe d’amertume, dont tu as voulu être abreuvé ? Je prendrai la coupe de délivrance, et je bénirai ton saint nom.

Mais fais-moi la grâce de boire avec une vraie foi la coupe de bénédiction, que tu veux me donner à ta table ; et que je m’en approche avec une véritable humilité. Et si tu m’appelles à boire un jour quelques coupes amères d’afflictions, apprends-moi à me soumettre toujours à ta volonté, comme tu es soumis à celle de ton Père céleste, dans l’espérance, que si je souffre quelques temps avec toi, tu me feras régner éternellement avec toi.

Amen.

Bénédict Pictet

Prières pour les jours de sainte cène, de Noël, de Pâques, de Pentecôte et de septembre, et pour les jours de jeûne.