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Sur Jésus crucifié - Bénédict Pictet (prière)


Je me jette à tes pieds, mon Seigneur et mon Dieu ! je ne puis assez admirer ton infinie charité, qui t’a porté à souffrir une mort honteuse et cruelle, accompagnée de mille horreurs, pour moi qui ne suis qu’une malheureuse créature, digne de tes plus rigoureux jugements. Mes pensées se confondent, quand je médite sur l’histoire de tes douloureuses souffrances, et que des yeux de ma foi je te contemple tel que tu étais sur le Calvaire, dépouillé de tes habits comme un misérable esclave, couvert de plaies, percé de clous, répandant ton sang de tous côtés. Toi, qui étais revêtu et couronné de gloire dans le ciel, adoré par les anges, et redouté par les démons ; ce triste spectacle ne m’effraie pourtant point, et ne m’éloigne pas de toi.

Je sais que tu t’es laissé dépouiller pour nous revêtir de ta justice, que ta nudité sert à couvrir la nôtre, et que ton ignominie est notre gloire. Je sais que tu as voulu être couronné d’épines, pour m’acquérir la couronne de vie ; et je sais que ton sang a expié tous mes péchés, et m’ouvre ton ciel. Ainsi tu me parais sur la croix le plus beau de tous les fils des hommes, puisque tu étends tes bras pour me recevoir dans ta communion, et je ne puis rassasier mes yeux de te contempler.

Mais, mon Sauveur ! ce qui m’afflige, c’est que c’est moi, qui avec les autres hommes, t’ai réduit à ce triste état. Oui, mon Dieu ! c’est moi qui t’ai dépouillé de tes habits en me couvrant des honteux haillons du péché ; mes péchés ont été les épines qui ont blessé ta tête, les clous qui ont percé tes mains et tes pieds, et la lance, qui a ouvert ton sacré côté. Si notre premier Père avait conservé son innocence, le précieux habit de la justice, dont tu l’avais couvert, si ses mains n’avaient jamais touché le fruit défendu, si sa bouche ne l’avait pas goûté, si nos mains n’avaient pas été des ouvrières d’iniquité, et si nos pieds avaient toujours marché dans tes voies, tu n’aurais jamais été attaché sur ce bois infâme, où ma foi te contemple, et tu n’aurais pas été abreuvé de fiel et de vinaigre.

Ainsi je n’ose lever mes yeux vers toi, car je suis l’un de ceux qui t’ont crucifié. Ah ! mon Sauveur ! viens transpercer mon cœur, pénètre-le d’une sincère repentance ; viens crucifier ma chair avec ses convoitises, afin que je puisse avoir part aux doux fruits de ta mort, et qu’à ta sainte table où tu m’appelles, je reçoive les assurances de ma réconciliation avec toi, et que je vis, non plus maintenant moi, mais que tu vis en moi, et que ce que je vis dans la chair, je le vis dans la foi du Fils de Dieu, qui m’a aimé, et qui s’est donné lui-même pour moi.

Amen.

Bénédict Pictet

Prières pour les jours de sainte cène, de Noël, de Pâques, de Pentecôte et de septembre, et pour les jours de jeûne.
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