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Parabole de l'ivraie. Mt 13.24-30 (commentaires de la Bible de Genève)

Matthieu 13

24 Il leur proposa une autre similitude, en disant; Le Royaume des cieux ressemble à un homme qui a semé* de bonne semence dans son champ.

25 Mais pendant que les hommes dormaient*, son ennemi est venu, qui a semé de l’ivraie* parmi le blé, puis s’en est allé*.

26 Et après que la semence fut venue en herbe, et qu’elle eut porté du fruit*, alors aussi parut l’ivraie.

27 Et les serviteurs du père de famille vinrent à lui, et lui dirent
; Seigneur, n’as-tu pas semé de bonne semence dans ton champ? d’où vient donc qu’il y a de l’ivraie?

28 Mais il leur dit
; C’est l’ennemi qui a fait cela. Et les serviteurs lui dirent; Veux-tu donc que nous y allions, et que nous cueillions l’ivraie*?

29 Et il leur dit
; Non: de peur qu’il n’arrive qu’en cueillant l’ivraie, vous n’arrachiez le blé* en même temps.

30 Laissez-les croître tous deux ensemble*, jusqu’à la moisson
; et au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs; Cueillez premièrement l’ivraie, et la liez en faisceaux pour la brûler: mais assemblez le blé dans mon grenier.

Bible Martin 1707


Notes :

v. 25

dormaient (Samuel Desmarets): A savoir, ou ne se doutant de rien, ou ne prenant pas assez garde à tout. Là se marque la sécurité et nonchalance de ceux qui devaient veiller au bien de l’Église.

L’ivraie/zizanie (Jean Diodati): c’était une mauvaise espèce de plante, en la Palestine, gâtant les blés et était grande, et branchue, comme il apparaît du verset 30 et n’est connue en ce temps.

L’ivraie (Samuel Desmarets): version flamande mauvaise herbe, grec zizania, que quelques-uns pensent être un mot arabe, qui signifie spécialement une certaine sorte de mauvaise herbe, que nous interprétons ivraie, laquelle on ne peut pas bien sarcler sans endommager le bon grain. Quelques interprètes retiennent ici le mot zizanie, et estiment que c’était une fort mauvaise herbe, grande et branchue, qui étaient la peste des grains au pays de Canaan, et que nous ne connaissons point ici.

L’ivraie (David Martin): Ce sont les erreurs, les vices, et les maximes du siècle, qui peu à peu se sont glissées dans l’Église à la faveur ou de l’ignorance, ou de la sécurité et de l’inadvertance des chrétiens, tant peuples que pasteurs; et ainsi le mot d’ivraie est mis ici pour la semence, et dans le v. 28 pour les mauvaises plantes qui sont nées de cette semence; comme le blé se prend également pour le grain, et pour la plante née du grain.

Puis s’en est allé (David Martin): Le diable ne se retire jamais entièrement (1P 5.8) mais comme ordinairement un homme s’en va après avoir fait son coup, Jésus-Christ a voulu signifier par ces mots que le démon avait réussi son dessein.

v. 26

fruit (Jean Diodati): C’est-à-dire l’épi formé, quoi qu’encore vert.

v. 28

Et que nous cueillions l’ivraie (David Martin): L’ivraie se prend ici et dans la suite, pour la plante même de l’ivraie, et elle est l’emblème des méchants et surtout des hypocrites, et des hérétiques fins et couverts, qui sont mêlés dans l’Église avec les bons, et qui sont nés de la semence que le malin y a semée (v. 25) comme d’autre coté le blé représente ici les fidèles mêmes, qui sont nés de la bonne semence (v. 38, 1P 1.23).

v. 29

Vous n’arrachiez le blé (David Martin): Dans le sens mystique cela ne saurait être à craindre, parce que les fidèles ne peuvent jamais être arrachés et périr (Jn 10.28,29). Mais cela veut dire simplement que comme Dieu ne trouve pas à propos de faire tous les jours des miracles en faveur de ses enfants, comme celui qu’il fit en faveur de Lot, le retirant de Sodome avant que de la consumer par le feu du ciel, il ne veut pas détruire tous les méchants qui sont mêlés avec les bons dans son Église, de peur que ceux-ci ne soient confondus avec les autres dans une même punition.

v. 30

Laissez-les croître (Samuel Desmarets): Par ceci Jésus-Christ ne veut pas abolir, ni la charge du magistrat en la punition des méchants (Rm 13.4) ni celle de l’Église en l’exercice de la discipline (1Co 5.7). Mais il donne à connaître qu’il y faut user de prudence, circonspection et discrétion, et que le monde ni l’Église ne peuvent absolument se repurger de méchants et d’hypocrites avant la consommation des siècles; d’autant moins que souvent il est mal aisé de les discerner des vrais fidèles et des gens de bien, comme l’ivraie se distingue mal aisément du bon grain tant que l’un et l’autre sont en herbe.

Tous deux ensemble (David Martin): Dans cette parabole, et dans celles du v. 47 et de Mat 22.10 Jésus-Christ voulait prévenir le scandale qu’on pouvait avoir de trouver un grand nombre de méchants dans le sein même de l’Église; car les Juifs s’étaient figurés, sur les oracles des Prophètes mal expliqués et mal entendus (compris), qu’il y aurait une parfaite sainteté dans le royaume du Messie.

En faisceaux (David Martin): Cela marquait que les méchants et les réprouvés ne seraient pas en petit nombre dans l’Église.


Bible de Genève. Ed. 1644, 1669 et 1707.

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