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Qui est l'Auteur de mon existence, et ce que je lui dois pour ce grand bienfait - Pierre Roques (méditation et prière)



En Dieu nous avons la vie, le mouvement, et l’être. Mon âme béni l’Éternel et n’oublie pas un de ses bienfaits. Ac 17.28 - Ps 103.2

Réflexions

I. Peut-on porter les yeux sur le moindre des corps qui nous environnent, sans être persuadé qu’une main infiniment intelligente a rangé ce ravissant ouvrage que nous nommons l’univers ? La plus petite fleur, le moindre insecte, renferme des merveilles qui sont au-dessus de la pénétration des plus beaux génies. L’homme est le composé le plus admirable, que la terre nous offre. Comment pourrait-on douter qu’il ne dût son existence à l’Être le plus parfait ; puisque la plus petite plante ne peut être conçue, sans l’intelligence, et le pouvoir de celui, que toute la nature nous prêche ?

II. L’athée est un insensé, qui, poussé par les motifs secrets du coeur, se laisse aller à des doutes frivoles, qu’il prend pour des preuves incontestables. Il se moquerait de ce rustique, qui ne sachant pas comment est faite une horloge, qu’il trouve sur ses pas, l’attribuerait au hasard ; on voudrait soutenir qu’elle s’est faite elle-même ; ou, pour le moins, qu’elle a toujours été. Et comment donc, sans entêtement, et sans folie, l’athée peut-il raisonner de ces merveilles, qui l’environnent, comme raisonne, d’une simple horloge, cet ignorant dont il se moque ? Mais celui qui confesse un Dieu, et qui vit comme s’il n’en croyait point, est-il moins insensé ? Sa folie n’est-elle pas même plus surprenante ? Croire un Dieu éternel, tout-puissant, connaissant toutes choses, détestant jusqu’à l’apparence du crime, et vivre, malgré cela, sans consulter sa volonté ; sans penser à lui plaire ; sans respect pour son nom adorable, et pour ses divines lois, c’est une folie qui approche de la fureur. N’est-il point à craindre que ces derniers ne pensent, ce que les prémices, les athées de profession, ne craignent point de publier ?

III. Rien n’est plus légitime que de punir sévèrement ces malheureux, qui, fermant les yeux à la Lumière, nient ouvertement une première cause, un Législateur Suprême, et tâchent de répandre ce détestable sentiment. Toute la société est intéressée qu’on reconnaisse le Maître Souverain de tous les hommes, qui punira les pervers, et qui glorifiera les gens de bien. L’athée renverse le fondement le plus solide de la société, et bannit toute confiance. Comment se fier à celui, qui ne reconnaît point de juge suprême, et qui est assez adroit pour éviter le bras séculier ? Mais si la punition de l’athée, qui dogmatise, est légitime, pourquoi est-on si tolérant à l’égard de ceux, qui, par leurs dérèglements, outragent Dieu, et vont jusqu’à donner des leçons du vice ? Si c’est un crime de lèse majesté divine, de nier un Dieu ; n’est-ce point un crime pareil d’enseigner, par une conduite débordée, à lui désobéir, et à lui insulter ? Si l’on ne peut se confier à l’athée ; peut-on, plus sûrement, compter sur celui qui montre qu’il a dépouillé toute crainte de Dieu ; sur celui, qui confessant Dieu de la bouche, le renie par une conduite profane et soutenue ?

IV. Pourquoi disputer s’il est possible qu’il y ait des athées ? Ne Suffit-il pas qu’on ne voie que trop de gens qui parlent, et qui vivent comme s’ils étaient sans Dieu, et sans espérance au monde ? Cherchons plutôt quelles sont les sources de l’incrédulité, et du crime ; quels remèdes peuvent être efficacement appliqués à ces maux ; et travaillons, par nos discours, et par une bonne vie, à ramener, dans les sentiers de la foi, ceux qui s’égarent malheureusement dans les routes détournées de l’incrédulité.

V. Que d’intelligence ! que de sagesse ! en Dieu, pour avoir pu former cet homme, où tout est digne d’admiration. Mais quelle gloire pour l’homme, d’être sorti des mains d’un si excellent Ouvrier !

VI. En voyant le regret, avec lequel l’homme quitte la vie, il semble qu’il estime extrêmement ce présent que Dieu lui a fait ; mais en voyant comment l’homme se sert de la vie, pour déshonorer celui qui la lui a donnée, il semble qu’il ne regarde pas ce présent comme fort considérable. Si nous sentions combien Dieu nous a favorisés en nous créant ; nos âmes, pénétrées de reconnaissance, ne cesseraient de bénir le nom de sa sainteté.

VII. La même main qui t’a formé, ô homme ! qui ne t’élèves pas assez souvent du côté de ton origine, est la même qui te soutient. Tu ne vis qu’entre les bras du Seigneur. S’il t’abandonne un moment, tu te sens anéantir. Ta faiblesse, ton impuissance totale, pour te procurer le moindre soutient, ne t’avertissent-elles pas que ta conservation, n’est pas moins un ouvrage du ciel, que ton existence ?

VIII. Peux-tu, mon âme ! célébrer assez dignement la bonté de celui qui t’a formée ? Et connaissant ton origine peux-tu t’égarer, jusqu’à perdre de vue, la volonté de celui, à qui tu dois la vie, le mouvement et l’être ?

Prière

Source de vie et de tout bien ! c’est par toi seul que j’existe. Puissant Créateur et Conservateur de toutes choses, tu m’as tiré du sein du néant, et sans toi je ne serais rien de tout ce que je suis. Cette précieuse vie est un don de ta main libérale. Que ferai-je, Seigneur ! pour t’en témoigner ma gratitude ? Que ne te dois-je point comme Créateur, et comme Père ? Je t’adorerai, je t’aimerai, je te servirai tous les jours de ma vie. Tu es mon Créateur, prends pitié de ta créature. Ne permets pas que j’abuse de la vie, et que je t’engage à me la rendre amère dans le temps, et dans l’éternité. Amen !


Pierre Roques

Le tableau de la conduite du chrétien qui s’occupe sérieusement du soin de son salut.
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