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Psaume 38.5 - Pierre du Moulin, fils (prière)


Ô Grand Dieu, dont la majesté est immense, la sainteté parfaite, les yeux clairs voient, et la justice est terrible, je me sens couvert de honte et de confusion quand je pense à ta pureté infinie et à mon impureté, qui me paraît d’autant plus criminelle et odieuse, quand je considère que tu m’as créé à ton image, et que tu m’as éclairé de ta connaissance, et qu’étant honoré du titre de ton enfant en ton Fils Jésus-Christ, je devais m’étudier à me rendre semblable à mon Père qui est aux cieux. Tu m’as donné des saintes lois, tu m’as comblé de tes bienfaits, tu m’as consolé par tes promesses salutaires.

Mais j’ai transgressé tes lois, j’ai abusé de tes biens, j’ai tourné tes promesses en occasions de sécurité charnelle. J’ai été actif à mes intérêts temporels et tardif à ton service, attentif aux affaires du monde et négligent en bonnes oeuvres. Le monde trompeur a souvent dérobé l’amour que je te devais, et les sujets que tu m’as donné de t’aimer et de te glorifier m’ont souvent servi d’occasions pour m’en distraire. Au lieu de me fier entièrement dans tes promesses, et de décharger mes soucis sur ton soin paternel, et je me suis chargé de soucis charnels et de craintes offensives contre ton amour.

Combien de fautes de présomption, combien de fautes d’erreur, combien de fautes cachées je commets continuellement devant toi, le Saint et le Juste qui hais l’iniquité, et qui ne tiens point le coupable pour innocent ! Et combien suis-je éloigné de la sainteté chrétienne en paroles, en actions et en inclinations, requise pour cheminer devant toi qui es le Saint des saints, qui vois tout, qui juges tout, et qui sondes les reins et les pensées ! J’ai péché, que te ferai-je, Conservateur des hommes ? Ah ! Seigneur, qui ne dédaignes point l’oeuvre de tes mains, qu’attends-tu de ta pauvre créature pécheresse, sinon qu’elle s’humilie et qu’elle se condamne en ta présence, et que se convertissant de tout son coeur, elle appelle de ta justice à ta miséricorde.

Ô Père de miséricorde ! tout pécheur que je suis, encore suis-je en état de te présenter un sacrifice agréable, puisque les sacrifices de Dieu sont l’esprit froissé. Ô Dieu tu ne méprises point le coeur froissé et brisé. Nos coeurs ne sont jamais entiers devant toi jusqu’à ce qu’ils soient brisés. Et ils ne peuvent l’être si tu ne les brises par ton bon Esprit d’une salutaire froissure de repentance. Nos coeurs sont durs jusqu’à tant que tu les amolisses, et nos lèvres sont closes jusqu’à tant que tu les ouvres. Voilà donc, Seigneur, le commencement de mon espérance et même de ma confiance dans les cendres et dans les larmes de ma contrition. C’est que cette contrition est l’oeuvre de ta grâce, puisqu’en moi n’habite point de bien, et que mon sérieux déplaisir de t’avoir offensé, et mon désir de retourner à toi, sont des actions de ton Esprit qui me tire pour me faire courir après toi.

Éternel, il y a pardon par devers toi afin que tu sois craint (Ps 130). Si nous n’étions pécheurs, ton Fils Jésus-Christ serait en vain venu dans le monde. La grandeur de nos péchés provoque la grandeur de ta miséricorde ; et les plus grands péchés sont couverts par les mérites de Jésus-Christ mon Sauveur, comme les plus hautes montagnes étaient couvertes par les eaux du déluge. Ô mon Dieu que j’ai si indignement offensé, je ne veux point ajouter à mes autres péchés celui de l’incrédulité. Je veux embrasser tes saintes promesses, que quiconque croit en Jésus-Christ ne périra point, mais aura la vie éternelle, et même que  quiconque croit en lui encore qu’il soit mort vivra (Jean 3). Je crois, Seigneur, mais subviens à mon incrédulité. Fais-moi entendre joie et liesses, et que les os que  tu as brisés se réjouissent. Détourne ta face arrière de mes péchés, et efface mes iniquités. Rends-moi la joie de ton salut, et que l’Esprit franc me soutienne.

Il est vrai que j’ai dans le sein le péché, qui est une mort pire que la naturelle, mais j’y ai aussi par ta grâce des étincelles de la foi qui est la vie de l’âme. Augmente-les, ô Saint et bon Esprit, et puisque le juste vivra par la foi, ô Dieu, donne-moi la foi qui forme en moi la vie de la justice, afin que je vive par la foi. Ô Dieu, crée en moi un coeur pur, et renouvelle au dedans de moi un esprit bien remis (Ps. 51). Seigneur Jésus, qui par ton mérite as ôté la peine de mes péchés, qu’il te plaise aussi en abolir la tache. Car ce qui m’est le plus terrible dans mon péché, n’est pas la frayeur de ton jugement, c’est le péché qui m’effraie de sa laideur, qui me confond par son énormité, et qui m’accable de son poids.

Je puis dire avec plus de sujet que David, Mes iniquités dépassent ma tête ; elles sont comme un pesant fardeau, trop pesantes pour moi, Ps 38.5. Ô grand libérateur des captifs et des foulés, toi qui as dit Venez à moi vous tous qui êtes travaillés et chargés et je vous soulagerai (Mt 11.28), je viens à toi travaillé et chargé du fardeau de mes péchés. Soulage-moi, ô mon Sauveur, selon tes saintes promesses. Affranchis-moi de l’esclavage de l’iniquité, et fortifie-moi tellement par ton Esprit, que  rejetant tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si aisément, je poursuive constamment la course qui m’est proposée, regardant à toi, Seigneur Jésus, chef et consommateur de ma foi (Héb. 12.1), auquel comme au Père et au Saint-Esprit, soit gloire éternellement.

Amen.

Pierre du Moulin, fils

Semaine de méditations et de prières.


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